*Les pales du rotor du Black Hawk noir s’animèrent lentement, gagnant petit à petit en vitesse pour fouetter de plus en plus violemment l’air lourd, chargé d’humidité. Ce dernier s’engouffrait vicieusement dans le moindre pli des treillis noirs des USS présents, gonflant leurs tenues de combat jusqu’à leur donner l’air de tristes épouvantails.
Raven réajusta son gilet d’assaut sur ses épaules, avant de retrousser jusqu’à hauteur de ses avant-bras les manches de sa large combinaison de vol ébène, ce dans une machinale gestuelle. Jetant un rapide regard en direction de l’épais manteau nuageux grisâtre, le paramilitaire abandonna finalement le cockpit de son appareil pour rejoindre sa copilote et le massif coéquipier du capitaine Hunk Death.
Le chef de l’équipe Alpha ne tarda d’ailleurs pas à apparaitre, mettant un terme aux querelles rituelles existant entre la belle Ukrainienne et le mastodonte russe, le visage grave.*

Hunk - Bon il y a eu du nouveau sur notre mission. Visiblement selon nos renseignements internes, la police locale, les Stars et des civils ont été mobilisés pour la recherche des enfants dans la forêt de Raccoon. Autant vous dire que ca va pas être une partie de plaisir. Sans compter sur le fait que l’on nous colle une foutue scientifique dans les pattes. *A la mention de personnel rattaché à leur équipe, Raven haussa un sourcil, Mister Death balayant la moindre velléité de protestation de ses coéquipiers en poursuivant immédiatement.* On est en charge de sa sécurité bien entendu puisqu’elle doit faire des prélèvements sur l’échantillon.

Hunk - Comme prévu, lieutenant, une fois que vous vous serez posé, nous partirons à la recherche du gamin et vous resterez en soutien aérien.
Raven – A vos ordres. Notre visibilité sera cependant réduite, en raison des conditions météos, à l’emploi de la caméra thermique. *L’USS ajouta le geste à la parole en ramenant son pouce en arrière pour désigner le bloc optique fixé sous le nez du Black Hawk.* Nous pourrons toujours utiliser en dernier recours les intensificateurs de lumières pour identifier vos positions à l’aide d’IR…
Hunk - Notez que des unités UBCS sont également affectées à la mission. Ne faîtes feu que si vous êtes sûr de vos cibles. Des questions le temps que la scientifique rapplique ?
*Le chef des Bravos sorti simplement une carte de la forêt de Raccoon plastifiée, sur laquelle figurait un plan de vol rapidement tracé au feutre bleu. Les rares zones de poses possibles étaient beaucoup trop éloignées de la zone de recherche prioritaire aussi l’USS proposa-t-il une alternative plus directe qu’une longue marche d’infiltration.*

Raven – La végétation ne nous donne pas réellement le choix pour la pose. Nous disposons par contre du matériel nécessaire à bord pour une descente en rappel. Si vous le souhaitez… *Son regard se plissa lorsqu’il vit une silhouette fine apparaitre dans l’encadrement de la porte donnant sur le tarmac de l’héliport. Se coiffant de son casque de pilotage, il ajouta, méprisant, avant de regagner le cockpit du Black Hawk.* Enfin, si mademoiselle ne risque pas de vider son baudrier pour se briser la nuque trente mètres plus bas. Nous décollons sur votre ordre, mon capitaine.

*La forêt des montagnes d'Arklay. S'étendant sur des milliers d'hectares, recouvrant valons, plateaux et crêtes abruptes, elle représentait indiscutablement la plus grande menace connue dans toute la région. La grande catastrophe de 1998 avait contraint le gouvernement à réduire Raccoon City en cendres, éliminant pareillement le fléau, les éventuels survivants et tous les éléments de preuve susceptibles de nuire. Bref, une histoire connue. Aussi prévoyantes qu'elles furent, les éminences de l'administration de l'époque avaient négligé les dangers de la forêt. Treize ans plus tard, les nouveaux habitants payent encore cette carence au prix fort.*

*Aujourd'hui, tous les personnels d'astreinte du RPD étaient mobilisés pour retrouver 11 adolescents qui avaient décidé de prendre la poudre d'escampette lors d'une sortie scolaire. Randy Sicks considérait avec attention la carte couleur remise à toutes les équipes déployées sur zone. Le secteur de recherche était étendu, certes, mais la mise en place rapide des secours maintenait l'espoir de tous les retrouver vivants.*

*Tous les agents étaient positionnés en lisère de l'ensemble forestier situé sud-sud est. Une zone dense et peu entretenue qui devenait bien vite inextricable. Une heure et demi plus tôt, au cours du briefing du coordinateur principal de l'opération, l'articulation de chaque équipe avait était précisément définie. Les 64 agents de police du RPD n'avaient pas vocation a participer à la battue. Peu formés contre les menaces biologiques existantes, ils avaient l'ordre exclusif de former un cordon de sécurité à l'orée du bois, du secteur J1 au secteur C14. Projetées dans le dispositif, 5 équipes de STARS devaient s’employer à retrouver les enfants en respectant scrupuleusement un tracé défini à l'avance. L'équipe de Randy débutait sa mission en J3 et devait progresser en sécurité en partant vers le nord. En cas de découverte, il était demandé à chaque chef d'équipe de contacter le central par radio via le canal 10. Compte tenu de la piètre couverture de la zone, des fusées de détresse avaient néanmoins été fournies à toutes les équipes.*

*L'ensemble était clair et net mais l'information avait été livrée à la presse de manière assez maladroite. Du fait, quelques civils courageux - ou inconscients, au choix - s'étaient présentés sur zone, désireux de participer aux recherches. D'abord refoulés par les équipes de terrain, ils s'étaient vus accordés l'accès par les adjoints de permanence de la mairie, dépêchés également sur les lieux. Invités à remplir des décharges de responsabilité vis à vis de la mairie mais aussi vis à vis de la police, ils avaient ensuite été dispatchés équitablement dans les équipes STARS. Une hérésie.*

*Ainsi, Randy était accompagné pour l'occasion par deux jeunes femmes. Jennifer McLain - nouvellement nommée dans l'équipe d'élite du RPD - semblait déterminée et prompte à en découdre. En revanche, il ne savait pas trop quoi penser du petit bout de femme blond raccroché tardivement à ses basques. Avec ses grands yeux clairs et sa dégaine de gamine, Jenny Matthews jurait sensiblement dans cet environnement hostile. Cela étant, il allait devoir composer avec elle, en espérant ne pas devoir la surveiller de trop prêt.*

*19 heures sonnantes. Il fallait y aller. Disposant de la carte et du talkie-walkie, Randy avait pris avec lui un petit sac à dos tactique Camelbak dans lequel il avait entassé des vivres, une trousse de soin et un téléphone satellite. Pour sa défense, il avait opté pour un M-14 modifié avec lunette de visée Aimpoint et crosse Sopmod. Il disposait également de son arme de poing et de son éternel couteau de combat fixé à l'épaule.*

Randy : Mesdemoiselles, nous sommes partis. Jennifer, je te laisse ouvrir la marche? Quant à vous Jenny, vous restez prêt de moi.

* La femme âgée approximativement d’une trentaine d’années qui lui faisait face était en pleurs et Sherry ne parvenait pas à contenir ce flot ininterrompu de larmes. Il allait pourtant bien falloir qu’elle se calme, car la jeune blonde ne comprenait pas un seul des mots qu’elle articulait vainement entre deux hoquets. Par miracle, Sherry avait pu quitter plus tôt dans la journée le cabinet du maire – où elle y travaillait en tant qu’infiltrée ; là-bas tout le monde la connaissait sous le pseudonyme de Jenny Matthews – et elle s’était alors aussitôt précipitée chez madame Hugues. Sherry n’avait aucune nouvelle de son mari, Patrick, avec qui elle avait été amenée à travailler ces derniers temps. Ce qui était somme toute plutôt inquiétant, car il aurait déjà dû la contacter depuis plusieurs heures. D’après l’Organisation, il avait pourtant réussi à dérober l’échantillon d’une nouvelle souche de virus qu’Umbrella développait en secret, mais depuis, silence radio. Qu’est-ce qui poussait un homme qui avait brillamment remplit son contrat à se terrer comme un rat ? La réponse lui sautait aux yeux : il avait été repéré par la Corp’, et il ne faisait aucune doute qu’il dormait avec les poissons à l’heure qu’il était. La question désormais utile de se poser était la suivante : avait-il eu le temps de confier l’échantillon à quelqu’un avant que ces chiens d’Umbrella ne lui tombent dessus ? Il était peu envisageable que l’homme se promène en permanence avec un bien aussi précieux sur lui. En tout cas, une attitude pareille était peu compatible avec la paranoïa qui habitait tous les membres de l’Organisation, et qui avait la fâcheuse tendance de s’accroître en même temps que le statut s’élevait dans l’échelle hiérarchique. *

Pitié, faites que oui… On se donne trop de mal pour qu’Umbrella continue à nous piétiner comme ça.

* Sherry pensait qu’il aurait pu le confier à sa femme, qui ignorait absolument tout des activités illicites de son mari, mais ce n’était visiblement pas le cas. Mauvaise pioche. La trentenaire était au bord de la crise d’hystérie en lui expliquant que non, elle n’avait jamais eu entre ses mains ce que Sherry lui réclamait, car son mari n’était pas rentré depuis hier et que pour couronner le tout, son fils avait également disparu au cours d’une promenade en forêt, dans le cadre d’une sortie scolaire. Le fils ? … Ce pouvait être une possibilité. Sherry était la mieux placée pour savoir que des parents dans le besoin pouvaient confier d’importants secrets à leurs enfants sans même que ceux-ci ne s’en doutent. C’est ainsi que plusieurs années auparavant, la jeune blonde avait hérité de sa mère un pendentif qu’elle chérissait plus que tout… mais à l’intérieur duquel était dissimulé un échantillon de virus-G. Ce médaillon qu’elle prenait pour un porte-bonheur ne lui avait apporté que des ennuis, cette nuit de Septembre 1998… *

[…]

[ENTREE DE RANDY SICKS. JENNIFER MC LAIN]

* La forêt de Raccoon… La jeune femme connaissait par cœur chaque avenue, chaque rue, chaque recoin de sa ville natale, si bien qu’elle pourrait s’y déplacer les yeux fermés s’il le fallait, mais pas du tout les alentours. Comme si son monde s’arrêtait net à l’orée du bois et à l’entrée de la voie rapide qui fuyait Raccoon. A bien y réfléchir, cette ville était sa prison, son couloir de la mort, et d’ici peu, son tombeau. Mais trêve de psychologie. Si elle n’y avait jamais mis les pieds, ce n’était en aucun cas parce qu’elle redoutait de pénétrer dans ces lieux inquiétants dont la réputation n’était plus à faire ; cet endroit ne lui apportait tout simplement rien de plus (il fallait avouer que la cueillette des champignons n’était pas son loisir favori), qu’aurait-elle à y gagner à s’y promener, sinon de s’égarer ?
Si elle appréhendait de s’enfoncer dans ce dédale de végétaux, c’était uniquement par crainte de perdre son temps. Bon sang ! Dire qu’elle se retrouvait à présent forcée de jouer à cache-cache avec un mioche dont elle ignorait tout de l’apparence, sa mère l'ayant mise à la porte avant même qu'elle ait pu apercevoir une photo de l'enfant. Brun, blond, roux peut-être ? Il ne faisait aucun doute, tant le terrain était étendu, que Sherry allait passer sa soirée à lui courir aveuglément après, pour qu’au final, il y ait de grandes chances que l’enfant ne sache pas où se trouvait son père, ni même ce qu’il avait bien pu faire du virus. Le virus… Et si quelqu’un s’en emparait avant elle ? Non, peu probable. Ces idiots de STARS n’auraient certainement pas la présence d’esprit de fouiller le gamin au corps. Après tout, ce n’était qu’une pauvre petite victime innocente, et non un criminel en sursis. Si elle était la seule sur le coup, le tour était joué. Mais encore fallait-il le retrouver. Mort ou vivant, peu lui importait, pourvu qu’elle obtienne ce qu’elle désirait. Même s’il y avait peu de chance de voir son souhait exaucé. *

* Elle avait depuis longtemps rejoint le duo de policiers qui lui était attribué – quelle chance, deux STARS rien que pour elle – et après les présentations formelles et l’attente des ordres à suivre, la petite troupe se mit en marche. *

Randy : « Mesdemoiselles, nous sommes partis. Jennifer, je te laisse ouvrir la marche? Quant à vous Jenny, vous restez prêt de moi. »
Jenny : « Ok Sicks !»
Sherry : « Je ne veux surtout pas vous ralentir ; je ne vous lâcherai pas d’une semelle. »

Jusqu’à ce que je prenne la poudre d’escampette, mon coco.

* Sherry réajusta son sac à dos sur ses épaules. A l’intérieur de celui-ci se trouvaient les dispositifs nécessaires à ce genre de situation : une trousse de secours, une carte des environs, une lampe torche, une boussole, une corde (sait-on jamais où irait-elle repêcher ce foutu gamin) mais aucune arme, malheureusement. Il était vital qu’elle reste crédible dans son rôle de civil démuni. *

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* Une drôle de nuit que voilà. Beaucoup de cauchemars ces temps-ci et donc, comme de coutume, elle s'était levée à l'aube et était allée courir un peu. Cela lui faisait toujours le plus grand bien. Mais ce matin, n'était pas un matin comme les autres. Il y avait foule dehors. Les forces de l'ordre avait l'air sens dessus-dessous. La jeune femme avait couru une bonne demie heure avant de rentrer chez elle pour aller prendre une bonne douche après sa course. *

* Un petit déjeuner rapide s'ensuivit tandis qu'elle s'était posée devant la télévision, pour y découvrir qu'un groupe d'enfants avait disparu. Il était alors appeler au bon cœur de la populace pour aider les recherches, qui allaient se dérouler dans la vaste forêt de Raccoon City. Et, quelle surprise ? Elle se porta volontaire. Un petit coup de fil et la voici sur la liste des civils qui allaient aider à ratisser ces bois. *

* Arrivée sur place, elle suivit un homme qui allait l'assigner à un groupe de recherche. Il y avait déjà un homme et une femme sur place. Elle était pour l'instant la seule civile du groupe et s'empressa de se présenter brièvement aux autres. La jeune femme était en tête du groupuscule et fit part de son empressement pour commencer les recherches, pour sûr, plus tôt ils partiraient, plus de chance ils auraient de les retrouver, sains et saufs s'il vous plaît. Ils attendaient encore quelqu'un et pourraient alors partir. *